La Morenada au carnaval d’Oruro

La Morenada est la danse de la dévotion à la Virgen del Socavón. Ses danseurs incarnent le dur travail du mineur, avec des costumes similaires à ceux que portaient les esclaves originaires d’Afrique amenés en Bolivie pour travailler dans les mines.

 

Des origines incertaines

Les origines de cette danse typique du carnaval d’Oruro restent floues aujourd’hui encore. Une des hypothèses lui attribue un rapport direct avec les esclaves travaillant dans les mines d’argent de Potosí, une autre suggère qu’elle serait inspirée de la culture des Afro-Boliviens de la région des Yungas. Quant à sa signification, il semblerait qu’elle mette en scène l’exploitation dont ont été victimes les esclaves travaillant dans les mines, c’est du moins ce que l’on peut penser en voyant la langue pendante des personnages qui les représentent.

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Parmi les danseurs on note le majordome espagnol, reconnaissable à sa redingote, sa barbe et sa pipe. Les costumes sont ornés de fil de Milan, d’or et d’argent témoignant par là même d’un luxe particulier. Un autre personnage notable est celui du Turril avec son costume cylindrique en forme de tonneau de vin, qui rappelle ceux des costumes des esclaves d’origine africaine. On peut parfois apercevoir sur certains costumes l’écusson bolivien. La richesse des matériaux utilisés dans la confection des costumes et la finesse des coupes montrent que l’époque était particulièrement prospère pour la Bolivie. Une figure se distingue des groupes de danseurs, celle d’une chola portant un chapeau blanc et un masque noir, qui incarne la fille des esclaves noirs. Elle est la représentation de la chola d’Oruro. Son costume est toutefois bien différent de la tenue des traditionnelles cholas boliviennes, puisque avec le temps les costumes féminins du carnaval ont laissé place à des jupes très courtes, par conformisme avec les tendances de la mode mondiale. La tenue de la chola prend ici une tout autre dimension de sensualité et d’érotisme.

On compte 7 écoles de la Morenada à Oruro : la Zona Norte, la Central Oruro, la Comunidad Cocani, qui se distingue par son lien avec les cultivateurs de feuilles de coca, los Reyes Comibol, las Mejillones, le groupe ENAF et la Ferrari.