Óscar Cerruto
Les œuvres d’Óscar Cerruto, écrivain majeur, poète et diplomate bolivien, ont beaucoup été inspirées par la guerre du Chaco.
Óscar Cerruto, journaliste et diplomate bolivien, est considéré dans son pays comme l’un des plus grands poètes et écrivains du XXe siècle. Issu d’une famille aisée d’origine italienne, Cerruto écrit son premier poème à l’âge de 8 ans. À 14 ans, il part vivre avec sa tante maternelle d’origine britannique, et se familiarise ainsi avec la littérature classique, à la fois anglaise et espagnole. Ses premiers poèmes traitent des inégalités sociales dont souffre la classe ouvrière bolivienne.
En 1926, à l’âge de 15 ans, il commence à travailler pour le journal Bandera Roja, écrivant des articles contre l’église catholique ou le gouvernement, jusqu’à ce que ce dernier décide de fermer l’entreprise. Cerruto échappe alors de peu à la prison. La même année, il débute en politique, cette fois-ci en tant qu’activiste, tout en écrivant des poèmes jugés novateurs dans le journal La Razón. Ces derniers provoquent des discussions intenses parmi les intellectuels boliviens. Influencé par le marxisme, Cerruto est envoyé en prison en 1928, accusé de conspiration contre la sécurité d’État.
À la mort de son père, en 1930, il quitte la faculté de droit pour se tourner vers l’écriture de poèmes, de contes et d’articles sur la littérature. Il commence alors à travailler pour la diplomatie bolivienne, et est envoyé à Arica, au Chili. Il va y gagner un concours littéraire qui lui ouvrira les portes du monde intellectuel chilien, et il se liera d’amitié avec Pablo Neruda. Lorsque la guerre du Chaco éclate entre la Bolivie et le Paraguay, en 1932, Cerruto est appelé sous les drapeaux, mais au dernier moment il restera à Arica pour remplacer le consul. C’est à cette période qu’il va écrire Aluvión de Fuego, considéré comme le roman de guerre bolivien le plus important, qui traite du tiraillement bolivien durant la guerre, entre idées marxistes et socialistes.
En 1937, il part vivre à Buenos Aires, où il travaille pour le journal La Nación, puis à l’ambassade de Bolivie en Argentine. Sa pensée politique et littéraire va alors radicalement changer, nombre de ses contes évoquant désormais les classes aisées boliviennes. En revenant en Bolivie, il va se dédier de plus en plus à l’écriture de contes et de poésies. A travers celle-ci, il montre que le langage n’est qu’un outil de représentation, voire d’investigation de la réalité. C’est peut-être la meilleure explication à son obsession pour la perfection de la langue. En cela, son œuvre fait partie de la littérature classique bolivienne.
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