Visite de Potosí, Bolivie : guide de voyage
Géographie, climat, histoire, fêtes, patrimoine, musées, monuments, hôtels, transports.
Géographie de Potosí
Capitale du département du même nom, la ville de Potosí s’étend au pied du cerro Rico, une montagne de la cordillère orientale des Andes qui renferma la plus grande mine d’argent au monde. À plus de 3900 m d’altitude et avec plus de 100 000 habitants, Potosí est la ville la plus haute du monde.
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Climat de Potosí
En raison de son altitude le climat de Potosí est frais presque toute l’année, surtout la nuit. Durant les mois d’été les journées sont tempérées, les températures variant autour de 25ºC le jour et de 12ºC la nuit. En hiver l’amplitude thermique est plus grande et les températures de nuit sont souvent négatives. Voir notre fiche : Quand partir en Bolivie. Il est recommandé de faire attention au mal d’altitude en se déplaçant tranquillement et en s’hydratant régulièrement. Avant de séjourner à Potosi, il est plus prudent de s’acclimater à Sucre.
Histoire de Potosí
¡ Vale un potosí ! : cette expression, utilisée par le célèbre Quichotte de Cervantès, désigne en espagnol la valeur inestimable d’un bien et fait référence à la richesse de la ville de Potosí à l’époque coloniale. En effet, le Cerro Rico (mont riche) au pied duquel a été construite la ville a représenté le plus grand gisement d’argent de tous les temps, lequel, bien que dilapidé à une vitesse impressionnante, a fortement contribué à la prospérité de l’empire espagnol.
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L’histoire de la découverte des gisements d’argent dans le Cerro Rico est un mélange de faits réels et de légende. Il se raconte que les filons d’argent ont été découverts tout à fait fortuitement en 1545 par un berger quechua du nom de Diego Huallpa, qui s’était égaré alors qu’il conduisait son troupeau de lamas. Celui-ci décida de passer la nuit au pied du Cerro Rico et d’allumer un feu de bois pour se protéger du froid. Au matin, il trouva entre les braises des fils d’argent, fondus par la chaleur du feu.
Selon une autre version, les Incas connaissaient l’existence de filons d’argent dans le Sumaj Orcko, mais lorsque l’empereur Inca Huaya Cápac en ordonna l’exploitation, les indiens entendirent une explosion (P’utuqsi en quechua, mot qui donna son nom à la ville) sortant des entrailles du Cerro, leur interdisant d’en extraire l’argent qui était réservé à ceux qui viendraient après. Les historiens voient cette seconde version comme une variante délibérément influencée par les Espagnols, qui cherchaient à légitimer le pillage du Cerro Rico.
En avril 1545, un groupe d’espagnols mené par le capitaine Juan de Villaroel prend possession du cerro Rico et établit un village à ses pieds. Les mines de Cerro Rico vont alors s’avérer être les plus importants des Amériques. La ville de Potosí va connaître une croissance accélérée, et devenir l’un des trésors les plus précieux de la couronne espagnole. À tel point que Charles Quint la nommera même Ville Impériale.
À l’origine, la ville ne comptait pas plus d’une centaine d’habitants. En 1611, un recensement fait état de 160 000 habitants, parmi lesquels des Espagnols, des indiens, des métis et des esclaves noirs issus du commerce triangulaire. En 1650, avec environ 200 000 habitants, Potosí devient l’une des villes les plus importantes et prospères au monde devant Madrid ou Londres.
Son développement cessa avec la diminution des filons d’argent puis ressurgit, bien que dans une moindre mesure, avec l’exploitation des mines d’étain à l’époque de l’indépendance. Actuellement, les mines de Cerro Rico sont considérées épuisées, mais quelques potosinos continuent de les exploiter artisanalement.
La ville de Potosí, déclarée Patrimoine Culturel et Naturel de l’Unesco, porte aujourd’hui encore les traces de son glorieux passé colonial : elle compte près de 32 temples religieux appartenant à différents ordres, mais aussi de nombreux bâtiments civils de style colonial, tels que l’Hôtel de la Monnaie ou le Cabildo.
Fêtes et événements en Potosí
Tinku, 3 mai
En langue quechua, Tinku signifie la rencontre. Cette fête est l’une des plus curieuses d’Amérique latine. Elle se déroule dans plusieurs localités du département de Potosí, dont le village de Macha qui rassemble chaque année des centaines d’indiens quechuas et de curieux. Traditionnellement, elle est célébrée par des affrontements particulièrement violents entre deux hommes ou deux femmes qui ont pour but de faire saigner son adversaire, afin d’offrir son sang à la Pachamama et s’assurer une bonne santé et des cultures prospères durant l’année à venir. Récemment, les autorités locales ont décidé d’intervenir en régulant cette célébration, qui provoquait parfois des blessures graves voire mortelles. C’est pour cette raison que les habitants de la région célèbrent aujourd’hui Tinku avec des représentations de danses folkloriques, tout en transmettant les anciennes coutumes du Tinku aux plus jeunes de manière orale.
Fête de San Bartolomé, 24 août
Durant cette fête, aussi connue sous le nom de Festividad de los Ch’utillos, les Potosinos se rendent à la quebrada de La Puerta, à une dizaine de kilomètres de Potosí, pour célébrer San Bartolomé, qui selon la légende aurait fait fuir le démon qui se cachait à cet endroit. Elle rassemble des milliers de personnes, et donne lieu à de nombreuses représentations de groupes de musiques et de danses typiques (caporales, morenadas, diabladas…) célébrant la diversité des richesses culturelles et folkloriques boliviennes.
Patrimoine,paysages et monuments : que voir en Potosí ?
Cerro Rico
Gardien éternel de la ville, cette montagne culmine à 4786 m d’altitude. La vue panoramique depuis le Cerro est particulièrement agréable : au nord, on aperçoit la cordillère du Kari Kari et ses lagunes artificielles, au sud, le Tahuaco Nuñu et la route vers Cinti, Tarija et l’Argentine, tandis qu’à l’est se détache le volcan du Nuevo Mundo.
En 1545, les Espagnols découvrent le Cerro Rico et s’enrichissent avec ce qui s’avérera être le plus grand gisement d’argent de l’histoire. La communauté aymara et communauté quechua de l’altiplano sont déplacées pour exploiter les mines, selon une organisation issue de l’institution Inca connue comme la mita, des travaux communautaires transformés en travaux forcés pour les indiens, dont beaucoup mourront d’épuisement.
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Le Cerro Rico est traversé par 5000 galeries reliées entre elle, formant des labyrinthes complexes. Actuellement, il compte environ 200 mines pouvant atteindre jusqu’ à 450 m de profondeur. La mine Pailaviri (4.200 m), propriété de COMIBOL, est la mine la plus ancienne de Potosí. Son exploitation n’a jamais cessé depuis 1545. Aujourd’hui, faute d’argent on y extrait de l’étain. Toutefois, le Cerro a récemment montré des signes d’affaissement inquiétants qui pourraient s’avérer catastrophiques pour les milliers de mineurs qui y travaillent encore. Du fond de ces mines, plus de 200 minéraux endémiques de Bolivie sont présents dont l’or ou encore l’amétrine.
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Marché des mineurs
Il est de coutume pour les visiteurs de passer par ce marché avant de rejoindre les mines, afin d’acheter des cadeaux destinés aux mineurs : feuilles de coca (dont la mastication a un effet énergisant), boissons fraîches, tabac, pioches ou encore dynamite, en vente libre a Potosí ! On y trouve également l’alcool local (96 degrés !) que les mineurs pourront offrir au Tío, le diable du Cerro Rico qui veille sur la mine et qui octroie les bons filons aux meilleurs donateurs.
Cathédrale de Potosí
La cathédrale de Potosí est un magnifique édifice de style baroque. Elle est considérée comme l’une des plus belles des grandes cathédrales latino-américaines. La construction de la première église date de 1564, mais elle s’effondra en 1807. L’église actuelle est l’œuvre de l’architecte Fray Manuel de Sanahuja et fut inaugurée en 1836. En 1924, elle est élevée au rang de cathédrale. À l’intérieur, on peut admirer trois nefs, une grande coupole centrale, deux tours jumelles et de nombreuses colonnes à moulures dorées, mais aussi de très beaux tableaux religieux, un orgue allemand et un mausolée.
Casa de la Moneda
Pour de nombreux spécialistes, il s’agit du bâtiment colonial le plus important d’Amérique du sud. Il a été construit entre 1750 et 1773 par l’architecte Salvador de Vila. L’édifice déclaré Monument National est aujourd’hui un musée renfermant peintures, sculptures, meubles, machines et objets historiques, mais surtout des machines à laminer utilisées pour frapper la monnaie, un four servant à fondre l’argent, une collection de poinçons et d’étampes ainsi qu’une pinacothèque. Autre détail pittoresque : le masque souriant et polychrome qui se trouve à l’entrée du musée aurait été placé à cet endroit au début de la guerre d’Indépendance, afin de recouvrir un blason royal.
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Tour de la Compañía de Jesús
La Torre de la Compañía de Jesús est un symbole de la ville : il s’agit d’un clocher en pierre édifié par les jésuites au début du XVIIIe siècle. Elle se compose d’un arc de triomphe avec cinq ouvertures, trente-deux colonnes salomoniques et trois coupoles en demi orange. Cet imposant monument architectural est aussi un magnifique mirador et abrite le centre d’information touristique.
Musée Couvent de San Francisco
Cette église datant de l’année 1547 a été fondée par le frère Gaspar de Velarde et constitue le cloître le plus ancien de la Bolivie. En réalité, elle a été reconstruite en 1707 mais conserve son style baroque, avec une tour permettant d’avoir une vue à 360º sur la ville. El Señor de Vera Cruz, patron de Potosí, y est vénéré notamment à l’occasion de sa fête patronale le 14 septembre. Son musée abrite une importante collection de peintures coloniales et de reliques religieuses.
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Musée Couvent de Santa Teresa
L’église de Santa Teresa et le couvent carmélite furent construits entre 1685 et 1692. Le couvent, reconverti en musée d’Art sacré, possède de belles peintures aux cadres dorés, des retables et des objets de la vie du couvent. Son clocher est le premier exemplaire de ce type qui abonde dans la ville.
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Convento de La Merced
Ce couvent, qui se trouve dans le rue Hoyos, aurait été fondé dès 1555. Il mélange des styles classique, métis et maniériste.
Plaza 10 de noviembre
Aussi connue sous le nom de Plaza de Regocijo (Place de la joie), la Plaza 10 de Noviembre (jour du grito libertario célébrant l’indépendance de Potosí) est entourée d’édifices coloniaux, du Cabildo (l’actuelle préfecture), du théâtre Belén, de la cathédrale, des Caja Reales (actuel siège du gouvernement municipal) et du premier Hôtel de la Monnaie. C’est là que se célèbrent de nombreuses fêtes populaires telles que le carnaval ou les corridas.
Plaza 6 de agosto
Petite place adjacente à la place principale, où se succèdent de belles arches coloniales. Sur un côté de la place passe la rue piétonne Padilla.
Museo Histórico Minero Diego Huallpa
Le Museo Histórico Minero Diego Huallpa se trouve à l’intérieur de la mine Pailaviri, en plein cœur du cerro Rico de Potosí. L’histoire raconte que ce berger de Porco découvrit les gisements d’argent du Cerro Rico en 1544. La visite du musée comprend un parcours de 857 m de long à l’intérieur de la mine Pailaviri, couvrant une superficie de 1500 m² environ entre les différentes salles, tunnels et couloirs que les visiteurs arpentent à la découverte de l’histoire des mines et du Tio, diable protecteur des mineurs.
Hôtels : où loger à Potosí ?
Hostal Colonial : belle bâtisse coloniale dans le centre historique de la ville. Chambres confortables et chauffées (pas évident à Potosí !) et charmantes cours intérieures.
Hôtel Santa Teresa : autre très belle maison à l’architecture et à la décoration de style colonial. Bien située, à deux pas de la Casa de la Moneda et des monuments historiques de la ville.
Hôtel Coloso : élégant hôtel tout confort, à quelques pas de la Plaza 10 de noviembre. Piscine et sauna.
Restaurants : où manger à Potosí ?
El Mesón : un des meilleurs restaurants de Potosí. Grande carte de spécialités européennes et locales. Cuisine fine et ambiance raffinée.
Ingenio San Marcos : cette ancienne usine de traitement d’argent propose aux clients de déguster leur repas au milieu d’anciennes machines qui servaient autrefois à purifier le minéral. L’endroit est plein de charme et les plats traditionnels boliviens sont excellents.
Los Azogueros : ce restaurant est situé en face du cinéma Impérial. Ambiance luxueuse, plats et produits de grande qualité.
Restaurant 4060 : son nom fait tout simplement référence à son altitude. Restaurant moderne et très animé en soirée.
El Empedradillo : situé dans un bâtiment colonial de la ville, El Empedradillo est un restaurant chaleureux à l’ambiance rustique. C’est le lieu parfait pour goûter aux plats typiques tels que la fameuse kalapurca, une soupe à base de maïs qui continue de cuire après cuisson grâce à une pierre volcanique incandescente.
El Tenedor de Plata : situé en plein centre, près de la place principale, Tenedor de Plata est un restaurant qui offre des déjeuners et des dîners à des prix abordables. Vous trouverez à la carte quelques spécialités du pays comme le Pique a lo Macho ou la viande de lama.
Transports : comment se rendre à Potosí ?
Avion : il n’existe pas de lignes commerciales. Pour se rapprocher de Potosí, il vous faudra atterrir à Sucre.
Bus : le terminal de la ville est moderne et bien desservi. De nombreuses compagnies font le trajet depuis La Paz, Sucre, Oruro, Tupiza notamment.
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