Faune terrestre de l’Altiplano bolivien
Certaines espèces sont emblématiques, comme le lama, le guanaco ou la vigogne, tandis que d’autres sont plus méconnues.
Alpaga Huacaya (Vicugna pacos)
L’alpaga Huacaya est le plus petit de la famille des camélidés. Descendant de la vigogne, il a été domestiqué il y a des milliers d’années pour sa toison douce et soyeuse, de couleur uniforme, allant du blanc au beige, au brun et au noir. Sa silhouette ressemble un peu à celle de la brebis, mais il a le cou beaucoup plus long et la tête plus gracieuse. L’alpaga n’existe pas à l’état sauvage : il vit en troupeaux, qui paissent toute l’année sur les hautes terres et n’est conduit à l’étable que pour la cisaille. Sa laine est utilisée en Bolivie pour la confection de vêtement. Comme la vigogne, l’alpaga effectue un processus de sélection des espèces végétales, il ne mange que les parties les plus succulentes de celles-ci.
On trouve l’alpaga jusqu’à 4800 m. Son aire de répartition originale s’étend du centre au sud des Andes, du Pérou à l’Argentine. Des restes d’alpagas ont été trouvés à des altitudes plus proches du niveau de la mer qui donnent à penser qu’ils ont pu avoir une zone de dispersion plus grande. Celle-ci aurait commencé à diminuer à l’arrivée des conquistadors espagnols et des bovins qu’ils ont apportés avec eux. Selon les documents de l’époque, l’impact de l’invasion européenne du XVIe siècle fut tel que les troupeaux d’alpagas et de lamas furent sur le point de disparaître.
Alpaga Suri (Vicugna pacos)
L’alpaga Suri ne représente que 5% de la population d’alpagas et se distingue des Huacayas par sa toison constituée de longues mèches enroulées sur elles-mêmes. Son appellation vient du mot aymara suri, nom original du nandou d’Amérique du Sud. Il s’agit d’un oiseau coureur aux longues pattes et au plumage soyeux et brillant reflétant la lumière du soleil. Le pelage de l’alpaga suri, long et chatoyant possède certaines similitudes, c’est pourquoi on lui a attribué ce nom. Sa laine, plus uniforme que celle de l’alpaca Huacaya et au rendement plus important est d’autant plus recherchée qu’il s’agit d’une espèce rare.
Guanaco (Lama guanicoe)
Le guanaco est un camélidé de taille similaire au cerf européen, sauvage et extrêmement prudent. Sa répartition est assez vaste car il peut ne pas boire pendant de longues périodes. Il supporte aussi bien les climats secs, qu’humides ou semi-arides. On le trouve ainsi dans les Andes boliviennes et péruviennes, mais aussi en Argentine – Patagonie et Nord-Ouest – ou encore au Chili, y compris dans le désert d’Atacama. Il préfère vivre dans les montagnes, mais certains s’aventurent dans les plaines, en particulier dans le sud de la Patagonie.
Composée essentiellement d’herbes juteuses et de mousses, l’alimentation du guanaco est néanmoins diverse et lui permet de s’adapter à différents environnements. Il occupe une place importante dans le fonctionnement de l’ecosystème car il permet de répartir les graines retrouvées dans ses déjections sur un large territoire. Il vit en groupes comprenant un mâle dominant et plusieurs femelles avec leurs petits de l’année précédente et de l’année en cours, mais forme également des rassemblements de mâles adultes célibataires et de jeunes. Ces derniers sont expulsés lorsqu’ils atteignent treize à quinze mois. En voie de disparition dans les années 60, il est aujourd’hui protégé et sa population augmente. Cela n’empêche pas une véritable hécatombe dans l’extrême sud de l’Argentine, sur la Ruta 3.
Lama (Lama glama)
Animal andin par excellence depuis des milliers d’années, il vit sur les hauts plateaux jusqu’à 4200 m, en Bolivie, au Pérou, au Chili, en Équateur et dans le Nord-Ouest argentin (NOA). Le lama est grand, il peut atteindre une hauteur de 119 cm au garrot et peser jusqu’à 155 kg. Sa couleur, très variée, va du blanc au noir en passant par le beige, le gris et le marron, en une cinquantaine de teintes différentes. Réputé pour être résistant, les Incas l’ont employé comme animal de charge, tirant partie de sa capacité à porter de lourds fardeaux. Sa laine est utilisée pour la confection de vêtements tels que chandails, gants et manteaux d’hiver et sa chair entre dans la préparation de plats traditionnels, sa viande contient jusqu’à quatre fois plus de protéines que le bœuf.
Les Aymaras et les Quechuas l’utilisaient aussi dans leurs rituels. Par exemple, quand elles construisent une nouvelle maison, certaines ethnies enterrent un fœtus de lama sous la pierre angulaire du nouvel édifice. En réalisant cette offrande à la Terre-Mère (Pachamama), celle-ci leur apportera la santé, la richesse, le bonheur et la sécurité.
Vigogne (Vicugna vicugna)
Le plus petit des camélidés, la vigogne a une hauteur au garrot de 70 cm à 90 cm et pèse une quarantaine de kilos. Elle vit entre 3700 et 5000 m d’altitude dans les hauts plateaux. Elle est entièrement recouverte d’une laine de 2,5 cm de longueur, qui lui permet de lutter contre l’irradiation intense du soleil dans la journée et la nuit glaciale de la Puna (le désert des hautes plaines des Andes). La laine qui couvre la tête et le cou est plus fine que celle du reste du corps. Malgré le peu de nourriture disponible dans son habitat, la vigogne est très sélective.
Le système social de la vigogne est très structuré. Elle vit en groupes composés soit d’un mâle, de deux ou trois femelles et de leurs petits, soit de jeunes adultes ne dépassant pas une trentaine d’individus. Les mâles établissent deux territoires dont ils défendent vigoureusement l’accès : une zone d’alimentation et une aire de repos située au-dessus et fréquentée la nuit. Les deux zones sont souvent reliées par une bande de terre qui agit comme un couloir.
La laine de la vigogne est de grande qualité, il s’agit de la plus précieuse au monde et peut atteindre des prix très élevés : 20 000 euros pour un manteau.
Viscache (Lagidium viscacia)
Grand rongeur d’Amérique du Sud, apparenté au chinchilla. La viscache ressemble à un gros lapin avec une longue queue, elle a des membres antérieurs courts et de longues pattes arrière. Sa fourrure est douce, exceptée sur la queue, et la plante de ses pieds comporte quatre coussinets charnus. Les trois espèces de viscaches des montagnes vivent dans la cordillère des Andes, à des altitudes comprises entre 4000 et 5000 m. Non agressives et grégaires, les viscaches forment parfois de grandes colonies et passent la plupart de la journée à somnoler au milieu des rochers. L’approche d’un prédateur est annoncée par de longs sifflements. Essentiellement actives au lever et au coucher du soleil, elles passent la nuit à l’abri dans des anfractuosités rocheuses. Les femelles donnent naissance deux ou trois fois par an à un petit par portée, après une gestation d’environ trois mois.
La viscache des plaines vit, elle, dans les prairies ou pampas, en Argentine, au Paraguay et au sud de la Bolivie à une altitude de près de 3 000 m. Plus grosse que sa cousine des sommets (dont le poids n’excède pas 3 kg), la femelle pèse jusqu’à 4,5 kg et les mâles jusqu’à 8 kg, et contrairement à elle, elle est nocturne. Elle se regroupe en colonies, creusant des systèmes de terriers élaborés, appelés vizcacheras. Elle marque les entrées avec des piles de tout ce qu’elle peut transporter : bâtons, pierres, os, fumier et autres objets. Bien qu’elle mange toute sorte de végétaux, les semences et les graminées sont ses préférées, ce qui fait de la viscache un cauchemar pour les agriculteurs.
Renard de Magellan (Lycalopex culpaeus)
C’est le plus grand renard d’Amérique du Sud, qui peut atteindre 90 cm de long et peser jusqu’à 14 kg, et c’est pour cela qu’on l’appelle aussi loup de Magellan. Grand marcheur, il s’éloigne parfois à plus de 20 km de sa tanière. Généralement solitaire sauf en période de reproduction, on le trouve jusqu’à 4500 m dans les Andes et les vallées alentour. Après une gestation d’environ deux mois, la femelle accouche de deux à cinq petits dont peuvent s’occuper les deux parents. Le renard de Magellan est omnivore et se nourrit également de fruits dont il disperse les graines. En tant que prédateur de nombreuses espèces, il joue un rôle important de régulation de l’écosystème.
Tatou des Andes (Chaetophractus nationi)
Le tatou des Andes est une espèce endémique de l’Altiplano andin que l’on retrouve en Bolivie, au Chili, en Argentine et au Pérou, et dont la population a malheureusement diminué de 30 % en dix ans. Recouvert par une sorte d’armure, sa peau est coriace, faite de plaques osseuses sur la partie supérieure de son corps. Il dispose de grandes griffes qui lui permettent de fouiller la terre et de creuser des terriers dans des zones sableuses. Son alimentation inclut invertébrés, petits vertébrés, œufs, fruits et tubercules. Il est nocturne durant l’été et diurne l’hiver.
Sa carapace est couramment utilisée pour confectionner des instruments de musique, les charangos et les matracas, qui servent au carnaval d’Oruro, dans les danses traditionnelles.
Puma, cougar ou lion de montagne (Puma Concolor)
Le puma est un mammifère carnivore. Ce félin solitaire vit en Amérique du Sud dans la pampa humide, les lieux reculés ou encore dans les montagnes de la Cordillère des Andes, loin des hommes. Son pelage entre le fauve, le brun-roux et le gris lui permet de se dissimuler facilement dans la nature pour mieux surprendre ses proies : cervidés, reptiles, camélidés, rongeurs, oiseaux… Elles résistent rarement à sa rapidité puisqu’il peut courir jusqu’à 70km/h.
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