Les sites de Bolivie inscrits au Patrimoine mondial
La Bolivie possède 6 sites inscrits au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.
Le Parc naturel Noel Kempff Mercado
D’une superficie de plus de 1 500 000 hectares, ce parc offre une grande diversité d’écosystèmes dont certains sont connus pour leur état de conservation et leur caractère unique. La zone est le point de convergence de l’Amazonie au nord, du Chaco au sud, du Cerrado brésilien à l’est et de la forêt chiquitano à l’ouest, ce qui créé une richesse de paysages, de faune et de flore. Il abrite ainsi d’immenses forêts, de hautes falaises et des cascades, dont les fameuses chutes Arco iris, hautes de 80 m. Inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO en 2000, il abrite entre 2700 et 4000 espèces de plantes, parmi lesquelles des arbres comme l’acajou, le chêne, le cèdre, le caoutchouc, le palmier ou le palmier royal. Il compte également 1000 espèces animales – mammifères, oiseaux (plus de 600 espèces), amphibiens, insectes…– dont de nombreuses espèces menacées dans d’autres régions telles que le cerf des marais, la biche, le jaguar, le singe titi ou l’alligator.
Fort de Samaipata
Ce fort est situé à 6 km de la ville de Samaipata, dans le département de Santa Cruz. Il s’agit de l’un des sites archéologiques les plus importants de l’époque précolombienne en Amérique latine. Son origine est mystérieuse et son importance peu connue, même s’il fut probablement un centre cérémoniel et spirituel inca entre les XIVe et XVIe siècles. Samaipata, qui signifie « lieu de repos dans les montagnes » en quechua, se trouve près de l’entrée sud du parc national Amboró, et se divise en deux parties. La première est une colline de 250 m de haut pour 50 m de large, où l’on trouve de nombreuses et gigantesques sculptures de grès représentant des serpents, des pumas, des jaguars ou des formes géométriques.
La seconde, au sud de la colline, un grand temple servant à communiquer avec les dieux, semble être administrative et résidentielle. Ce monument archéologique est composé de différentes salles d’apparat et d’un système hydraulique permettant de vérifier l’intensité des précipitations pour les travaux agricoles. Son emplacement a une fonction astronomique. Tout porte à croire qu’il s’agit d’un endroit où furent exécutés des rites cérémoniels. On peut également y voir des peintures rupestres et les pétroglyphes des grottes Mataral Saipina, Vallegrande et Moro Moro. L’intérêt archéologique est complété par la beauté naturelle de l’endroit, où de petites chutes d’eau cristalline forment des thermes naturels.
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Les missions de Chiquitos
Ces missions jésuites sont situées dans une vaste zone du département de Santa Cruz, à l’est de la Bolivie. Le site comprend deux secteurs: d’une part les missions de Concepción, Santa Ana, San Javier, San Miguel, San Ignacio et San Rafael, d’autre part San José de Chiquitos, la plus grande de toutes. Elles sont un témoignage unique dans l’histoire de l’évangélisation, par leur organisation communautaire et leur architecture coloniale. Bien qu’elles aient été construites entre 1691 et 1760. Contrairement aux réductions d’Argentine, du Brésil ou du Paraguay, elles n’ont pas été détruites par le passage du temps. Le site a ainsi été inscrit au Patrimoine mondial par l’UNESCO en 1990. Les temples de ces réductions (aujourd’hui restaurés) sont des joyaux architecturaux qui servent toujours aux offices religieux. De style baroque, ils présentent de belles peintures murales, des autels, des colonnes, des chaires et des sculptures sur bois. Quant à la musique importée par les jésuites, elle fait également partie de l’important héritage du lieu, comme en témoigne le Festival de musique renaissance et baroque américaine.
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Tiwanaku
Centre spirituel et politique de la civilisation de Tiwanaku, qui connut son apogée entre 700 et 1000 apr. J-C., ce site a été inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en 2000. Il est situé dans un désert, à 3850 m d’altitude, au sud-est du lac Titicaca et à 72 km de la ville de La Paz. Sa création est étudiée encore aujourd’hui par les historiens et les anthropologues, et reste une véritable énigme. Tiwanaku est une ancienne cité, fondée au Ier siècle après J-C, et qui possédait un système sophistiqué de culture en terrasses, bien adapté pour produire du grain à haute altitude. Certains bâtiments n’étaient pas terminés lorsque, pour des raisons inconnues, tous les travaux ont cessé en 1100 après J-C. La maçonnerie Tiwanaku révèle l’une des techniques de construction les plus habiles d’Amérique du Sud. Certains systèmes liant les blocs de pierre reflètent un usage très ancien du métal à des fins constructives. Le site de Tiwanaku abrite également un centre cérémoniel civique et un certain nombre de complexes voisins, couvrant une superficie de 4 km².
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Ville de Potosí
La ville de Potosí se trouve au pied du Cerro Rico, dans la cordillère orientale des Andes, à environ 4 000 m d’altitude, ce qui en fait la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde. Après y avoir découvert les mines les plus importantes d’Amérique entre 1542 et 1545, la ville est fondée en 1546 par les Espagnols. Elle s’accroît rapidement, jusqu’à devenir l’une des cités les plus prospères du monde au XVIIe siècle. À cette époque elle devint la principale productrice d’argent au monde, le premier centre industriel mondial et l’une des villes les plus peuplées de la planète. Si sa première fondation fut réalisée sans aucune organisation, le vice-roi Francisco de Toledo réagit à sa croissance en ordonnant en 1572 la construction de la nouvelle ville. Celle-ci est alors organisée en damier autour de la place centrale, avec d’étroites rues pavée, des balcons coloniaux et un grand nombre d’édifices civils et religieux. La ville de Potosí fut déclarée au Patrimoine de l’humanité en 1987 par l’Unesco pour son témoignage historique et son extraordinaire ensemble architectural colonial.
Ville historique de Sucre
La ville de Sucre, située dans le département de Chuquisaca, est la capitale constitutionnelle de la Bolivie. Elle est aussi connue comme la ville aux quatre noms car au long de son histoire elle fut successivement nommée La Plata, Charcas, Chuquisaca, et enfin Sucre. Fondée en 1538 par Pedro de Anzurez, elle reçut en 1840 son nom actuel en l’honneur du premier président de la Bolivie, Antonio José de Sucre. C’est l’une des premières villes qui se soulevèrent contre la domination espagnole en 1809. La Cour supérieure de Chuquisaca s’y est établie et a proclamé l’indépendance du Haut-Pérou le 6 août 1825, devenant la République de Bolívar, puis la Bolivie. En 1948, un tremblement de terre détruisit nombre de ses bâtiments coloniaux. La ville fut alors reconstruite avec des structures modernes, de grands boulevards et des parcs. Incluse dans la liste des sites du Patrimoine mondial en 1991 pour sa valeur architecturale, historique et culturelle de la période coloniale, la ville est le lieu de la première déclaration libertaire d’Amérique latine le 25 mai 1809. Sucre est organisée selon le plan en damier commun aux villes coloniales, avec un réseau de places, de jardins et de parcs particulièrement harmonieux. C’est l’une des villes d’architecture hispanique les mieux préservées du continent, avec ses rues pavées, ses fontaines sculptées dans le granite, ses vieilles églises et ses maisons couvertes de tuiles en terre cuite, caractéristiques de l’époque coloniale.
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Ichapekene Piesta ou Fiesta Mayor à San Ignacio de Moxos, du 5 juillet au 7 août
À San Ignacio de Moxos, dans le Beni, l’Ichapekene Piesta célèbre du 5 juillet au 7 août depuis plus de 320 ans la mémoire de San Ignacio de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus. Les jésuites, installés dans la région au XVIe siècle, convertirent les habitants au catholicisme, lesquels mêlent depuis lors rites précolombiens et culture chrétienne.
Cette grande célébration syncrétique demande de longs mois de préparation, au cours desquels tous les habitants sont investis et s’évertuent à perpétuer la tradition. Leurs efforts pour maintenir cette fête et son importance pour le patrimoine culturel bolivien lui ont permis d’être classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco en décembre 2012.
Les festivités commencent en mai, avec des démonstrations pyrotechniques, puis battent leur plein entre le 5 juillet et le 7 août. Au cours de ce mois sont organisées des messes diurnes et nocturnes ainsi que des veillées funèbres.
La fête atteint ensuite son paroxysme les 30 et 31 juillet. Durant ces deux jours, 48 groupes, vêtus de costumes artisanaux et de masques d’ancêtres ou d’animaux, proposent des chorégraphies traditionnelles. La représentation principale est la mise en scène de la victoire de San Ignacio de Loyola, symbolisée par douze guerriers solaires arborant un plumage spectaculaire.
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