Victor Montoya

Écrivain des mineurs, il connut la prison puis l’exil avant de voir son œuvre reconnue.

Cet écrivain bolivien est considéré comme l’un des principaux promoteurs de la littérature moderne bolivienne. Il a vécu toute son enfance auprès des populations minières de Llallagua au nord de la région de Potosí, partageant leur lutte et découvrant ainsi la souffrance humaine. Il est un leader étudiant jusqu’en 1976, année pendant laquelle la dictature militaire d’Hugo Banzer Suárez le traque pour ses activités politiques. Il se cache alors dans des mines et dans la ville d’Oruro, jusqu’à ce qu’il tombe aux mains des forces militaires avec un groupe de dirigeants miniers. Il est ensuite emprisonné et torturé dans la prison de San Pedro.

Durant sa captivité, il réussit à écrire un livre, Huelga y represión, en se jouant de la vigilance de ses gardiens. Il fait passer ses écrits grâce au courage de sa mère, qui le visite chaque fois que les autorités le permettent. C’est en 1977 que, grâce à une campagne d’Amnesty International qui réclame sa mise en liberté, il est relâché et conduit directement à l’aéroport pour rejoindre la Suisse. Forcé à l’exil, il s’établit en Suède.

Son œuvre principale regroupe contes, nouvelles, essais et chroniques journalistiques, en abordant des préoccupations humaines profondes ou des thèmes sociaux. Il est l’un des principaux instigateurs de la « Première Rencontre de poètes et romanciers boliviens en Europe », à Stockholm, en 1991. Il écrit actuellement pour plusieurs publications d’Amérique latine, d’Europe et des États-Unis.